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29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 17:08

Dimanche gris et morne, immobilisation forcée : le meilleur moment pour faire le reviewing d'une série de propositions à un colloque, reviewing pour lequel on a été sollicité (précision : je n'ai moi-même pas proposé de communication).

Et à la lecture de certaines propositions pour ce colloque dans une ville avenante d'Europe, en début d'été (juste après les cours universitaires, mais n'empiétant pas sur le plein des vacances), je ne peux m'empêcher de me dire (attention ceci ne concerne pas toutes les propositions que je reviewe, ni même l'une d'entre elles en particulier – enfin si – disons que c'est juste une impression, sans doute erronée mais tenace) :
 

C’est quoi ces propositions qui visent juste à faire le point sur l'activité du labo, ou portant sur des points sans grand intérêt ? En fait c'est le labo qui paye le déplacement (si la communication est acceptée), et c'est pas désagréable de revoir les copains et de faire un peu de tourisme une fois l'an, non ?
 

C'est ça aussi, la recherche...

Bon, allez, je vous laisse, faut que je retourne reviewer. Dans la bonne humeur.

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10 mai 2015 7 10 /05 /mai /2015 19:06

En préparation de la table ronde ESPCI/ Espace Pierre-Gilles de Gennes de lundi 11 mai 2015, j'ai relu l'intéressant Livre Blanc Pour une meilleure visibilité de la recherche française, d'Antoine Blanchard et Elifsu Sabuncu, de 2e Labo (mars 2015)1. La démarche même en est intéressante, un « livre blanc » fait par deux personnes (compétentes, associées dans leur entreprise 2e Labo), de manière indépendante de toute institution, mis à disposition gratuitement et soumis à la discussion (ce 11 mai) : je ne crois pas avoir déjà vu cela dans ma carrière administrativo-universitaire – et ça change, à la fois par le style enlevé2 et par le contenu, de nombre de rapports publics souvent assez creux. L'inclusion, à la fin du rapport, de commentaires qui ont été faits aux auteurs – dont certains critiques –, suite à leur tribune dans Le Monde du 2 décembre 2013, dénote aussi une démarche originale et contributive, de manière effective et pas seulement dans les discours.

Un premier point à noter est la focalisation sur les « données récoltées par les administrateurs de la recherche » (type ANR), et non les données de recherche elles-mêmes (qui sont un autre sujet, me semble-t-il)3. Les auteurs estiment qu'elles constituent les meilleures métadonnées possibles pour analyser l'ensemble de la recherche française, et déplorent qu'elles soient (notamment via l'ANR) difficilement accessibles (parfois dans des documents téléchargeables... en PDF!), pas assez détaillées, pas assez standardisées. Bref, on serait loin de l'Open Data, prôné notamment par la nouvelle structure publique qu'est Etalab – et loin de ce qu'a fait par exemple une institution culturelle, la BnF, avec son excellent portail de données data.bnf.fr.

Un deuxième point de grand intérêt est la comparaison internationale faite par les auteurs, et notamment avec le Royaume-Uni. Ils mentionnent la politique suivie de longue date par la structure interministérielle du JISC (Joint Information Systems Committee, depuis 1993), avec l'ouverture fin 2013, après 18 mois d'expérimentation, d'un moteur « Gateway to Resarch », avec l'accès standardisé, par mots-clefs, aux programmes de recherche publics, leurs montants de financement, leur durée, leurs auteurs, etc. Ce bon résultat s'explique par un travail de mutualisation (cinq des huit organismes de financement de la recherche ont accepté de travailler ensemble sous l'égide du JISC), et par bien sûr par un travail d'interopérabilité.

Livre Blanc "Pour une meilleure visibilité de la recherche française"

Une recherche « Coriolis » dans le moteur Gateway to Research donne 6 projets (dont l'un en mécanique, l'autre en météorologie – force de Coriolis oblige), et 13 chercheurs auteurs, directeurs de programme auxquels s'adresser. On voit aussi les montants des programmes en £.

 

La comparaison faite par les auteurs avec la situation française laisse alors songeur. Nous n'avions pas anticipé dans notre rapport Salençon/Moatti (2008) l'arrivée et l'importance prégnante du Big Data (par ailleurs l'ANR venait d'être créée), mais force est de constater, si l'on en croit ce Livre Blanc très documenté, que « la France en est réduite à bricoler », avec en concurrence le logiciel SANGRIA (issu du PGI Cocktail, si!) et le logiciel GRAAL (Gestion de la Recherche, Application concernant les Activités des Laboratoires) de l'AMUE (Agence de multualisation des universités et établissements), avant qu'elle ne s'en retire en 2010 ! L'enjeu est maintenant le logiciel CAPLAB (Cartographie, Activités et Pilotage du laboratoire) mais « un appel d'offres aurait dû être lancé en 2012 pour une réalisation en 2013 ; nous sommes en 2015 et l'appel d'offres n'a toujours pas été lancé ». Nous laisserons tout cela à la discussion du 11 mai – cependant ce qui frappe, par rapport au Royaume-Uni, est dans ce pays la permanence des structures, comme celle du JISC, et la réelle volonté de mutualisation entre institutions.

 

Ce qui précède est le principal enjeu du Livre Blanc, comme l'indique son titre. Accessoirement, il évoque aussi d'autres sujets tout à fait intéressants, comme les présentations de pages de chercheurs par les établissements de recherche français (basées elles aussi sur divers logiciels d'annuaires). Les auteurs mentionnent notamment la présentation permise par le logiciel Digital Vita, que je cite parce qu'elle me paraît tout à fait intéressante pour un chercheur (c'est comme ça que je souhaiterais détailler mes axes de recherche sur ma page Paris-VII) :

Current Major/ Current Minor, Non-current Major/ Non-current Minor

(ce sur quoi le chercheur travaille de manière principale actuellement, et de manière secondaire; ce sur quoi il a travaillé de manière principale par le passé, et de manière secondaire).

 

Enfin, une dernière incise figurant dans le Livre Blanc mériterait un développement (mais là non plus ce n'était pas le propos du Livre Blanc) : le développement des « résaux sociaux de la recherche » (de type Academia.edu, MyScienceWork, Mendeley rachetée par Elsevier) : ces réseaux, par leurs relances permanentes (« tel collègue a consulté votre article ») et par leurs services, font concurrence aux portails publics de dépôt d'articles de recherche, comme HAL. Je pense qu'il est important de montrer aux chercheurs que le dépôt de leurs articles dans des archives publiques type HAL est prioritaire ; et je pense qu'une analyse, si possible francophone, comparant les divers réseaux sociaux privés de la recherche, leurs avantages, inconvénients, et surtout leur activité effective devrait être faite4 [post-réunion du 11 mai : Stéphane Pouyllau me signale sur Twitter ce très bon billet de blog d'Eric Verdeil].

____________________________________________________________________

1 À noter qu'on peut se le procurer sur Kindle pour la modique somme de 0,5€ - sinon il est en téléchargement gratuit.

2 Certaines tournures très directes sont amusantes, comme « Patatras », ou « Qu'attend-on encore pour réagir ? ».

3 Les programmes de recherche (aussi bien en climatologie qu'en archéologie) produisent à présent un monceau de données brutes informatisées – mais ce n'est pas le sujet traité par le Livre Blanc.

4 Notamment Academia.edu, créé en 2008 à San Francisco (1 million d'utilisateurs enregistrés); Research Gate, créé en 2008 en Allemagne (5 millions d'utilisateurs enregistrés) ; Mendeley, créé en 2007 à Londres, racheté 80M$ en 2013 par Elsevier (c'est plus un logiciel de gestion de ses références qu'un réseau social) ; MyScienceWork, créé en 2010 en France. Au cours du débat du 11 mai, un intervenant dans la salle a indiqué que ces réseaux sociaux étaient des "gadgets à la mode", et ce qu'il importait c'est d'assurer en France l'interopérabilité entre les systèmes des organismes de recherche pour la meilleure visibilité. Il n'a pas totalement tort, mais pas totalement raison : si un moteur public "Gateway to Research" à la française n'est pas rapidement conçu, ces réseaux sociaux privés occuperont le terrain laissé libre (cf. la tentation Academia c/ HAL chez certains chercheurs, in Verdeil). C'est, mutatis mutandis, la même problémtique que nous avons connue avec Google dans le domaine de la recherche sur Internet, ou celui des bibliothèques numériques.

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 22:15

J'ai publié en juillet dernier, dans le magazine de vulgarisation scientifique Tangente (n°153, juillet-août 2013), un article consacré à l'édition scientifique (notamment depuis la montée au créneau de la médaille Fields Tim Gowers contre Elsevier début 2012). Vous trouverez cet article de 3 pages au format PDF.

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12 janvier 2013 6 12 /01 /janvier /2013 18:09

Travaillant sur des textes scientifiques du XIXe je suis toujours étonné de certaines graphies aujourd'hui inusitées, voire fautives. Certaines me plaisent, je me propose de les recenser ici – si vous en trouvez d'autres, même dans le domaine non scientifique (peu importe), mettez-les en commentaires :

 

deux forces égales entr'elles

(aujourd'hui, cette élision est rare, à ma connaissance incorrecte - je la trouve élégante) (jusque dans les années 1930 semble-t-il, on écrivait entr'acte, entr'ouvrir, s'entr'aider)

 

Poinsot.GIF

Extrait de Louis Poinsot, Eléments de statique (1803)

 

presqu'au degré nécessaire // lorsqu'ensuite la cornue

(chez Lavoisier ; ces élisions elle aussi sont à ma connaissance aujourd'hui incorrectes)

 

très-longtemps, très-long

(l'usage du tiret après très et avant l'adverbe ou l'adjectif est systématique au XIXe, en tout cas dans les textes que j'ai vus) (aussi, Sorel 1905 : contre-maître) 

 

parallélipipède

(chez Fresnel ; au lieu de parallélépipède - encore admis, encore vu dans certains textes actuels, mais très rarement)

 

&c.

(systématique, au lieu de etc. - j'aime beaucoup l'esperluette ainsi utilisée)

 

axiôme

(au lieu d'axiome)

 

momens, instans, élémens ...

(au lieu de moments,...) (le t toujours absent) (au singulier on écrit moment, au pluriel momens)

 

sine quâ non, vice versâ

(avec accent circonflexe sur le a)

 

et, plus ancien (Nicolas Sarrabat, 1735), continuë (pour continue), interrompuë, comme on écrit toujours aiguë (mais aigüe en "orthographe rectifiée" de 1990):
Sarrabat2.jpg 

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 10:17

La blogosphère bruisse à juste titre du projet de loi Research Works Act qui remet en cause une avancée du Consolidated Appropriation Act (2008) en faveur du libre accès aux résultats de recherche. Voici comment les NIH (National Institutes of Health) faisaient connaître leur politique en application de cette loi de 2008 (ici) et donnaient extrait de l’Act :

 

“The Director of the National Institutes of Health shall require that all investigators funded by the NIH submit or have submitted for them to the National Library of Medicine’s PubMed Central an electronic version of their final, peer-reviewed manuscripts upon acceptance for publication, to be made publicly available no later than 12 months after the official date of publication: Provided, That the NIH shall implement the public access policy in a manner consistent with copyright law.”

 US-GreatSeal-Obverse.svg

Dans notre rapport « édition scientifique » au ministère (mai 2008, commission présidée par Jean Salençon, Académie des sciences), nous avions vanté la politique des États-Unis en ce qui concerne l’Open Access, qui nous semblait (à l’époque) plus volontariste que la politique européenne (extrait) :


[…] les États-Unis sont à la source d’un certain nombre d’innovations dans le champ qui nous intéresse, celui de la publication scientifique suite à la révolution de l’Internet. […] Ainsi le NIH (National Health Institute) a adopté la politique de libre accès suivante :

        A partir d’avril 2008, tous les articles publiés dans des revues, et faisant suite à des travaux financés par NIH, doivent être versés dans l’archive ouverte en ligne propre au NIH, PubMed Central. Les contrats avec les éditeurs doivent explicitement le permettre. Il existe même une liste d’éditeurs (parmi lesquels on retrouve les éditeurs BioMed Central et PLoS) pour lequel ce versement est automatique, le chercheur n’ayant aucune démarche à accomplir. La loi (Consolidated Appropriations Act, 2008) précise que ce versement doit avoir été effectué au plus tard 12 mois après la publication effective dans une revue.

        A partir de mai 2008, toutes les soumissions de projets de recherche au NIH doivent mentionner, dans les articles cités en référence, l’URL de l’article sur le site PubMed.

Cette politique du NIH a été prise en application de « l’amendement SPARC », du nom de Scholarly Publishing & Academic Resources Coalition, organisme associatif universitaire fondé en 1998 (Sparc émane de l’ARL association des librairies de recherche) ; cet amendement avait été voté au Sénat américain en mai 2006 […]

 

L’Act de 2008 avait été très mal reçu par les puissants lobbys américains de l’édition (AAP Association of American Publishers notamment), au moins aussi importants que les lobbys européens de l’édition. Ils ont fait présenter par deux représentants (l’une démocrate, l’autre républicain) un amendement ainsi rédigé, que David Dobbs qualifie d’odieux dans Wired , qui tient lui aussi en quelques lignes :

“No Federal agency may adopt, implement, maintain, continue, or otherwise engage in any policy, program, or other activity that:

(1) causes, permits, or authorizes network dissemination of any private-sector research work without the prior consent of the publisher of such work; or

(2) requires that any actual or prospective author, or the employer of such an actual or prospective author, assent to network dissemination of a private-sector research work.”

 

J’ai du mal à comprendre la politique américaine : le Consolidated Appropriation Act avait été voté fin 2007 sous la présidence Bush, et le projet de Research Work Act est proposé sous administration Obama, par une représentante démocrate C. Maloney (Dobbs dans Wired sous-entend que sa campagne a été financée notamment par les représentants de l’édition…). Affaire à suivre.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 10:48

Dans la droite ligne de ce que j'avais écrit il y a deux ans (billet "Droits d'auteur vus par l'INIST"), s'est déroulé un procès dont je ne connaissais pas l'existence, un auteur (juriste, çà aide !) a attaqué INIST (CNRS) et Chapitre.com.


Je m'étais insurgé en 2009 contre le fait que les articles de la revue Bulletin de la SABIX que je dirige se retrouvaient en vente 19 euros par article (alors que nous vendons le numéro entier et sa dizaine d'articles à 20 euros), et surtout sans autorisation aucune de l'auteur de l'article, ou de l'éditeur (nous-mêmes) auquel il avait confié ses droits pour son article.

 

On se retrouvait dans une situation où, sous prétexte de "valorisation des résultats de la recherche" (mission de l'INIST), un article se retrouvait en vente 1) sur un site privé (Chapitre.com), 2) sans que auteur ni éditeur ne soient informés, 3) à un prix incroyable (d'un autre côté, plutôt moins cher que les articles à l'unité sur Springer ou Elsevier, 35 dollars - mais les articles leur appartiennent, hélas), et 4) sans que éditeur et auteur récupèrent quoi que ce soit - des cacahuètes au titre du droit de copie, qui d'ailleurs est forfaitaire, déjà assez compliqué à récupérer pour un auteur isolé, mais pour une revue administrativement quasi infaisable.

 

Et ceci sur la seule base juridique suivante : subrogation du CFC à l'INIST du fameux "droit de copie" - qui en aucun cas n'est un droit de diffusion publique ni de vente, et, semble-t-il, l'écriture d'une notice descriptive de l'article par l'INIST (pas toujours présente)

 

La Cour d'appel (27 mai 2011) a confirmé le jugement de première instance (9 juillet 2010) - sans doute INIST et CFC avaient cru bon de faire appel - c'était d'ailleurs vital pour eux.

 

Un exemple stupéfiant de ce qui avait pu germer dans la tête d'un organisme public (INIST-CNRS), à la recherche de "ressources propres", d'un organisme parapublic dépendant du ministère de la Culture (le CFC, j'ai déjà eu l'occasion de dire ce que je pensais de ces organismes qui s'auto-alimentent), et d'un malheureux partenaire privé (la librairie en ligne Chapitre.com).

 

Voir ci-dessous l'article du site LEGALIS, et les intéressants liens vers les deux arrêts.

 


 

(extrait site legalis.net)

 

La cour d’appel de Paris a confirmé la condamnation du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC) et l’Inist Diffusion, filiale du CNRS, prononcée par le TGI de Paris, pour la vente de copie d’articles juridiques sur Inist.fr et Chapitre.com sans l’autorisation de son auteur. Dans son arrêt du 27 mai 2011, la cour rappelle que la cession légale du droit de reproduction par reprographie au profit du CFC ne vaut que pour une utilisation non commerciale. Pour le reste, le consentement de l’auteur demeure indispensable. A cet égard, les deux sociétés ne peuvent pas se prévaloir d’une cession tacite ou implicite des droits d’auteur à l’éditeur de la revue dans laquelle les articles en cause ont été publiés, dès lors que l’auteur s’était borné à autoriser cette publication (...) Dans cette affaire, le CFC avait conclu avec Inist Diffusion un contrat par lequel le CFC cédait à la filiale du CNRS les droits de reproduction par reprographie des publications qu’elle avait acquis. L’Inist avait, à son tour, conclu une convention de partenariat de diffusion/distribution avec Chapitre.com.

 


 

Et, me fait remarquer mon collègue Rémi Mathis conservateur à la BnF, à propos d'un article dont il est l'auteur et diffusé vaillamment par INIST, le prix pouvait monter plus haut, à 50 euros pour une livraison express de l'article (ici).

 

Il semblerait, par surcroît, que la facturation porte sur l'article (par exemple 11 euros), et que le droit de copie est payé à part, pour 1,80 euros : donc l'auteur ne se verrait éventuelement rémunéré par le CFC au titre du droit de copie que sur cette minime quote-part calculée séparément...

 

Sur ce jugement, à signaler que pour le plaignant David F. (anonymisation partielle puisque vous pouvez voir le nom  David Forest dans le jugement), c'est une bonne affaire, environ 22 000 euros si j'ai bien calculé (plus la transaction qu'il a signée avec la partie privée Chapitre.com, qui du coup n'apparaît pas dans le jugement).

 

Une question posée à la communauté de l'IST : que vont faire les différents auteurs et éditeurs puisque cette diffusion continue en toute impunité ? Voir SABIX sur portail INIST : tous les articles (150 environ) + moi-même  comme auteur)

 

Je serais heureux de vos avis en commentaires.

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 10:41

Le titre est un peu caricatural, il y avait bien évidemment des revues à majorité d’articles en allemand ou en anglais (voir par exemple Journal de Crelle, fondé en 1826, en Allemagne).

 

Là où cela devient plus intéressant, c’est dans certains pays comme la Norvège ou la Suède – qui créant des revues devaient choisir une langue de publication. Il me semble que la revue Acta Mathematica (fondée en Suède en 1882) avait au départ des articles majoritairement en français, qui était encore vue à la fin du XIXe siècle comme la langue des sciences (celle qu’on choisissait pour que tous comprennent). Voici un indice, l’ouvrage édité par quatre maisons d’édition (Kristiania en Norvège, Paris, Londres, Leipzig) en hommage au norvégien Niels Abel pour le centenaire de sa naissance (1902) :

Abel-livre.jpg

 

Un autre indice sur lequel je suis tombé cette même semaine est la langue des congrès Solvay de physique ou de chimie, qui se tiennent à Bruxelles. Le français semble en être la langue officielle jusqu’en 1961-1962 (voir WP engl.) ; en revanche en 1964, c’est l’anglais qui semble en être la langue officielle. J’ai été étonné que ce fût si tard.

 

Je suis preneur en commentaires d’éléments sur le sujet : publications (toutes époques) montrant que le français est reconnu comme langue internationale en science, bibliographie sur le sujet le cas échéant,…

 

(article publié aussi sur mon blog Maths-et-Physique, et sur le blog Autour de BibNum)

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 15:12

Le titre de ce billet est imprécis à dessein. Il vise à ouvrir la discussion (sur mon blog Indispensables mathématiques, sur mon blog Bibliothèques numériques et édition scientifique, sur le blog Autour de BibNum – ces divers publics sont concernés) sur deux sujets auxquels je suis confronté dans plusieurs de mes travaux d’édition électronique, dans BibNum notamment.

 

Le premier sujet est la façon dont on peut faire figurer les formules de mathématiques dans une page HTML, si possible dans la même graphie que la page HTML. Par exemple, voir l’onglet analyse de ce dossier BibNum, il n’est pas facile d’harmoniser les formules avec le reste du texte. Certes, existe MathML – mais j’aimerais voir concrètement ce que sont des pages avec du MathML.

 

Le deuxième sujet (qui m’est plus proche) concerne les formats d’édition avec des formules mathématiques. Les mathématiciens professionnels utilisent LaTex (les physiciens très rarement). Or, dans BibNum, nous avons une mise en forme (vers Verdana + logos en bas de page + divers formats d’intertitres) et des corrections (de forme, ou de fond à proposer à l’auteur) – bref le travail que tout éditeur est en droit et en devoir de faire. C’est pourquoi j’ai longtemps cherché des convertisseurs PDF vers Word – puisque le LaTeX a pour format d’affichage le PDF. Je n’ai trouvé aucun convertisseur qui traite correctement les formules mathématiques (vers MS Equation ou MathType sous Word) – tous ne font que d’horribles pâtés quand ils voient des formules de mathématiques. En revanche, si l’on prend les fichiers de compilation du LaTeX (avant l’affichage en PDF), ce sont des .tex et je viens de trouver un convertisseur TEX vers Word qui a l’air correct pour les formules mathématiques (GrindeQ).

 

Je serais heureux de vos commentaires sur ces deux sujets.

LaTeX.png

Une remarque complémentaire de l’éditeur électronique que je suis, sur le second sujet. Certains mathématiciens s’offusquent auprès de moi que "l’État" (le ministère qui a le site BibNum en tutelle – encore que les liens soient un peu lâches – on pourrait dire pareil d’un labo de recherche) utilise des formats Word, Microsoft, etc. au détriment des logiciels gratuits. D'abord, je m'identifie assez peu à "l’État" , et travaille avec des outils que je m'achète moi-même. Ensuite, comme me le fait remarquer judicieusement un auteur BibNum (un autre mathématicien), les formats DOC ne sont pas réservés à Microsoft – beaucoup de suites gratuites, telles OpenOffice, utilisent ce format – donc on a quand même le deuxième problème. Toujours suivant ce même auteur, et c'est aussi mon avis, ce qui est scandaleux, c’est que les suites MS Office soient proposées à prix très bas au monde de l’éducation nationale, l’État complétant lui-même la différence par un abondement ! D’un autre côté y a-t-il beaucoup d’entre nous qui se sont réellement mis à travailler avec OpenOffice, sans continuer par paresse à travailler avec MS Office qu’ils ont déjà sur leur ordinateur ?


Autre remarque sur LaTeX et les mathématiciens. C’est évidemment un logiciel magnifique. Mais existe-t-il des éditeurs (au sens humain donné plus haut à ce terme) qui entrent dans le LaTeX de leurs auteurs pour faire les changements de fond et de forme mentionnés plus haut ? S’il en existe, qu’ils se dénoncent ! Je pousse même plus loin mon hypothèse heuristique : certes LaTeX est un logiciel extraordinaire pour gérer les maths (d’où son succès), mais n’est-ce pas aussi un moyen pour son utilisateur d’éviter d’avoir à subir toutes corrections (ou du moins les gérer soi-même en tant qu’auteur) que d’envoyer le PDF produit sous LaTeX ? Manière de dire "Voici mon fichier, à prendre ou à laisser" ...Peut-être y a-t-il de cela, aussi, non ?

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 10:27

Isidore vient d’être lancé le 7 décembre par le TGE-ADONIS (Accès unifié aux données et documents numériques des sciences humaines et sociales) du CNRS.

 

D’abord qu’est-ce qu’ADONIS ? C’est un « très grand équipement » relatif aux sciences humaines et sociales – comme le LHC est un très grand équipement de la physique [NB: j'ai le plaisir de présider le conseil scientifique d'Adonis, suite au rapport fait en 2006 au directeur général du CNRS]

 

Et qu’est-ce qu’Isidore ? En tant que fils d’Adonis, qui fut aimé d’Aphrodite, ce doit être à tout le moins une belle réalisation. C'est le cas.

 250px-Aphrodite_Adonis_Louvre_MNB2109.jpg

Ce n’est pas un moteur de recherche commercial, c’est le moteur de LA recherche (insistons sur l’article) – au moins celle des sciences humaines et sociales. C'est un moteur de recherche qui est le moteur de LA recherche - j'insiste lourdement.

 

Concrètement, Isidore moissonne une grande quantité de liens émanant de nombreuses bibliothèques numériques, comme Gallica (BnF), ou Numdam le site des revues mathématiques (histoire des sciences), ,ou le site revues.org des revues en SHS,ou bien d’autres encore, comme ceux qui sont répertoriés par NUMES (de l’ABES Agence bibliographique de l’enseignement supérieur).

 

À l’inverse d’un moteur de recherche commercial, Isidore ne recherche que dans ce corpus : même s’il n’y a pas (encore) tous les résultats intéressants, la recherche n’est pas polluée par des résultats peu pertinents, comme ce peut être le cas avec un moteur de recherche commercial. L'internaute navigue avec Isidore dans un univers de ressources hautement qualifiées.

 

Un avantage des SHS (sciences humaines et sociales), auxquelles Isidore se limite, est qu’elles sont plus facilement abordables que les sciences dures par un internaute non chercheur –  il est plus facile de comprendre un article de revue de démographie, souvent en français, qu'un article de revue d'astrophysique, qui plus est en anglais. Ceci rejoint l'idée que j'avais eue pour lae projet "bibliothèque numérique européenne" d'une bibliothèque francophone agrégeant le public le plus large possible.

 

Sur la page d'accueil d'Isidore, vous trouverez chaque jour une discipline des SHS mise à l’honneur, avec les premiers résultats de recherche : de quoi vous intéresser d’un coup d’œil à la démographie, à la géographie, à l’histoire des sciences, etc.

 

Une intiative à suivre et un moteur à utiliser !

 isidore-logotype_normal.jpg

 

Liens :

-       L’explication et les FAQ sur Isidore.

-       L’accès au moteur lui-même (lien en toutes lettres, pour a mémorisation) : www.rechercheisidore.fr

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21 juin 2009 7 21 /06 /juin /2009 09:58
Un message d'humeur que je ne mets pas sur le blog de l'honorable société savante que je préside, la SABIX (Société des Amis de la Bibliothèque et de l'histoire de l'École polytechnique) — et qui d'ailleurs a plus trait au sujet du présent blog.

Cette société savante publie depuis sa création en 1986 un bulletin bisannuel offert aux membres et vendu 15€ à l'extérieur. Or, nous avons eu il y a quelques mois la surprise de voir nos articles distribués par l'INIST (Institut national pour l'information scientifique et technique), sorte d'entité interne au CNRS assez autonome et aux missions pas toujours bien définies par la tutelle (voir rapport Salençon-Moatti mai 2008 sur l'IST).

Voici comment cette distribution se passe. L'INIST demande à l'éditeur de la revue un abonnement gratuit. Puis il décortique chaque numéro et met chacun des articles en vente, avec une description sommaire (exemple pour un article de 1999 consacré au polytechnicien Paulin Talabot) (voir aussi la liste de tous les articles SABIX disponibles sur INIST, moteur Google interne au site INIST). Voici ce que cela donne (on remarquera à gauche les annonces Google "ciblées", sur un site public dépendant du CNRS) :


Ensuite, l'article est vendu par l'INIST à l'internaute au prix de 15 euros suivant barême ci-dessous (10,60€ pour l'article, 1,60€ pour "droit de copie", plus la TVA) :


Donc l'INIST vend au prix de 14,6€ un article (au même prix où sur notre site on peut se procurer le magazine entier) - et bien évidemment l'éditeur ne touche rien de cette somme.
Certes cela concourt (?) à la diffusion du texte, mais c'est, je trouve, une façon particulière de voir le droit d'auteur ou d'éditeur de la part d'un organisme, qu'il soit public ou non. Je serais heureux de vos réactions en commentaires ci-dessous, notamment si en tant qu'éditeur de revue vous avez déjà été confronté à cette situation.
A signaler que le site chapitre.com reprenait les mêmes notices de l'INIST au même prix (suite à un accord passé entre INIST et chapitre.com), mais ceci semble avoir disparu, en tout cas pour la revue évoquée ici.

Ajoût du 27 juin :

Je suis allé sur la page de recherche "droits de copie" du site CFC (Centre français de la Copie) et n'ai pas trouvé ma revue, ni par son titre ni pas son n° ISSN (09893059), malgré ses 22 ans d'existence et le fait qu'elle est donc copiée (puisque distribuée par l'INIST). Ce process peut donc se mettre en place sans que l'éditeur soit informé, même longtemps après.
Voir aussi mon billet suivant dans cette affaire, juin 2011
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Présentation

  • : Humanités numériques, édition scientifique, diffusion numérique de la connaissance, Enseignement supérieur et recherche, géographie et histoire industrielles (auteur Alexandre Moatti) = ISSN 2554-1137
  • : Discussions sur le projet de Bibliothèque numérique européenne, sur les bibliothèques numériques en général; sur l'édition scientifique papier & en ligne.
  • Contact

Avant-propos

Ce blog est créé à la rentrée scolaire 2006 pour suivre les sujets suivants:
# Bibliothèque numérique européenne (BNUE), et bibliothèques numériques en général.
# Edition et revues scientifiques.
Il est étendu en 2023 sur des sujets connexes aux précédents, mais néanmoins liés : patrimoine industriel, géographie industrielle.

 
Alexandre Moatti
 
 

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